L’énergie vue par le parlement européen

L’énergie est une absolue nécessité dans notre vie quotidienne. Des défis énergétiques s’imposent à nous comme : le changement climatique, la dépendance des importations, les ressources énergétiques  et enfin fournir une énergie à prix abordable au consommateur. L’objectif de la politique européenne est  d’enclencher une révolution industrielle  qui transformera  l’UE en une économie à faible consommation, plus durable et plus compétitive. Les dernières mesures du parlement visent, d’ici 2050, à remplacer la moitié des sources d’énergie produisant du CO2 par des sources d’énergie propres (énergie éolienne, biomasse, etc.)

Plusieurs enjeux s’imposent :

  • Politique européenne de l’énergie
  • Marché intérieur de l’énergie
  • Efficacité énergétique
  • Energies renouvelables
  • Energie nucléaire
  • Sécurité de l’approvisionnement, dimension extérieure et élargissement

Energie et politique européenne

L’énergie occupe une place importante  au sein de l’Europe dans le traité de Lisbonne.  En 2008, des mesures ont été adoptées par l’Union Européenne pour réduire sa contribution au réchauffement climatique et améliorer l’approvisionnement en énergie. L’UE doit s’assurer une énergie durable et prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre.  Elle doit aussi assurer son approvisionnement et son indépendance énergétique tout en gérant la compétitivité et son marché intérieur.

Marché intérieur de l’énergie

Le but est d’offrir  aux consommateurs le choix entre les différents fournisseurs de gaz et d’électricité à des prix équitables et permettre l’accès à toutes les entreprises. Le marché intérieur  de l’énergie dépend de la mise en place d’un réseau énergétique européen sûr. Il repose aussi sur les investissements réalisés dans les infrastructures.

Efficacité énergétique

L’enjeu majeur est de diminuer la consommation d’énergie et anticiper les gaspillages énergétiques. Fin 2006, l’UE a décidé d’économiser 20% de la consommation annuelle d’énergie primaire d’ici à 2020.

Energie renouvelable

L’alternative aux combustibles fossiles sont de nos jours les énergies renouvelables : énergie éolienne, énergie solaire, hydraulique, marémotrice, géothermique et issue de la biomasse. Leur utilisation permet d’échapper à la grande dépendance de l’UE vis-à-vis de ces importations de combustibles fossiles (gaz et pétrole). L’objectif est de pouvoir atteindre un usage des énergies renouvelables à hauteur de 20%.

Energie nucléaire

Un tiers de l’électricité est produit par les centrales nucléaires et 15% de l’énergie consommée dans l’UE. Chaque pays a la liberté de choisir s’il doit utiliser le nucléaire ou non. EURATOM, la Communauté européenne de l’énergie atomique a mis en place les conditions de développement de l’énergie nucléaire en Europe.

Sécurité de l’approvisionnement, dimension extérieure et élargissement

L’UE  doit coopérer avec les pays développés et les pays en développement. Pour assurer  la sécurité de ses importations, il est nécessaire de mettre en place des partenariats. Compte tenu des circonstances actuelles, des enjeux majeurs s’imposent pour unifier une voix européenne et une totale coordination pour assurer la protection et la sécurité énergétique ainsi que les futurs marchés.

La vision stratégique du Parlement Européen en matière d’énergie

Le parlement européen, en tant qu’organe législatif de l’Union Européenne, a pour responsabilité de faire émerger une prise de conscience chez l’ensemble des Etats Membres, en termes d’intérêts communs sur le long-terme. Toutefois, conformément à l’article 194 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne (traité consolidé en mars 2010), les mesures adoptées par le parlement européen « n’affectent pas le droit d’un Etat membre de déterminer les conditions d’exploitation de ses ressources énergétiques, son choix entre différentes sources d’énergie et la structure générale de son approvisionnement énergétique […] », dès lors que cela ne porte pas n’entrent pas en conflit avec d’autres dispositions des traités.

En termes d’opinion sur la réalisation de la stratégie future, les avis se partagent entre ceux qui voient la politique énergétique européenne comme une nouvelle démonstration de l’incapacité de l’UE à s’exprimer d’une seule voix en matière de politique extérieure, et ceux qui défendent la complémentarité des pays européens sur ce sujet, et croient en une autorégulation de la communauté (sous réserve d’une régulation via des mécanismes de marché).

La volonté du parlement européen se heurte ainsi aux intérêts nationaux des membres, sans réel pouvoir de contraintes. Dès lors, il se voit obligé de composer entre les velléités diverses des Etats, ce qui force à nuancer la notion de « stratégie » énergétique du parlement européen.

Ainsi, lors des négociations autour du Paquet Energie-Climat qui ont agité le parlement en décembre 2008, on a pu constater l’influence des pays de l’Est dans la rédaction du texte final. Pour rappel, le Paquet Energie-Climat fixe des objectifs à l’horizon 2020 en termes de diminution d’émission de gaz à effets de serre (-20%), d’efficacité énergétique (+20%) et d’augmentation des parts des énergies renouvelables dans la consommation européenne (20%). Pour satisfaire les objectifs d’efficacité énergétique, le parlement avait prévu de mettre en place un marché des droits à polluer, qui se basait sur un système de répartition de crédits potentiellement transférables. Or les pays de l’Est (notamment la Pologne, dont la majorité de la production énergétique provient de centrales à charbon) se sont élevés contre cette disposition et ont invoqué leur droit à se développer. Après négociation, les Etats membres se sont accordés sur l’attribution d’une part de 12% de crédits supplémentaires pour ces pays.

Par ailleurs, de plus récentes dispositions du parlement européen (se basant sur le Paquet Energie-Climat) ont permis l’adoption d’une résolution qui permet d’envisager la mise en œuvre d’un « marché du carbone mondial » (25 novembre 2009). Cela contrevient à la philosophie initiale du projet en instaurant une véritable économie dans laquelle la pollution prend un caractère de devise. De plus, loin de promouvoir une consommation responsable à l’échelle mondiale, c’est l’image de la balance qui prime, en permettant aux multinationales européennes de compenser leurs émissions au Nord, en achetant des crédits aux pays du Sud.

De même, on a pu constater de nombreuses dissensions au sein de l’assemblée lors des discussions sur la sortie du nucléaire. Deux groupes se sont opposés pour finalement aboutir au rejet du texte qui préconisait l’arrêt des constructions de réacteurs en attendant des tests plus poussés en matière de sécurité.

En résumé, la vision stratégique du parlement européen en matière d’énergie souffre non-seulement de l’incompatibilité des intérêts nationaux au sein de la communauté et de l’influence des multinationales européennes. Les récents évènements viennent teinter d’inquiétudes les débats sur le nucléaire, ce qui divise encore les voix de l’assemblée.

 

 

Bibliographie

Traité consolidé, charte des droits fondamentaux, Union Européenne, Mars 2010

 

http://europa.eu/legislation_summaries/energy/european_energy_policy/l27067_fr.htm

http://www.economiedenergie.fr/majic/pageServer/1f0300002k/fr/Le-contexte-energetique-de-la-France.html

http://www.europarl.fr/view/fr/index.html?keywords=%C3%A9nerg%C3%A9tique&webaction=search.searc

http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.esmig.eu/newsstor/press-release-european-parliament-expresses-its-broad-support-for-smart-metering

http://europa.eu/legislation_summaries/energy/european_energy_policy/l27067_fr.htm

http://www.europarl.europa.eu/factsheets/4_12_0_fr.htm

http://www.robert-schuman.eu/doc/questions_europe/qe-162-163-fr.pdf

 

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20110505IPR18764/html/Politique-%C3%A9nerg%C3%A9tique-objectifs-contraignants-en-mati%C3%A8re-d%27%C3%A9conomie-d%27%C3%A9nergie

 

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20110201IPR12985/html/Politiques-%C3%A9nerg%C3%A9tiques-les-citoyens-europ%C3%A9ens-appellent-%C3%A0-plus-de-solidarit%C3%A9

 

http://www.actu-environnement.com/ae/news/parlement-europeen-nucleaire-fukushima-moratoire-sortie-12337.php4

http://www.bastamag.net/article773.html

http://www.euractiv.fr/parlement-europeen-incapable-mettre-accord-nucleaire-article

http://www.enerzine.com/14/6604+le-parlement-europeen-adopte-le-paquet-energie-climat+.html

La stratégie énergétique de Google

Google, futur fournisseur d’énergie

La stratégie énergétique de Google est basée sur les réponses à 3 questions que la société s’est posées, mentionnées dans leur livre blanc :

–          Comment obtenir l’électricité à utiliser par nos sites ?

–          Comment faire en sorte que cet achat soit le moins onéreux et soit un levier pour nous protéger de la hausse des prix ?

–          Comment maximiser l’impact des nos achats d’énergie renouvelables sur nos propres émissions de carbone et celles générées dans le monde ?

Son leitmotiv est le suivant : “Accelerating the development of clean energy by purchasing green power”, une communication positive qui contribue à améliorer l’image de la société.

Sans  cacher ses motivation financières, Google se positionne ainsi  nettement comme un acteur investi dans la problématique d’énergie verte, souhaitant à la fois réduire au minimum son empreinte carbone par ses investissements et aider au développement d’entreprises produisant de l’énergie renouvelable :  le solaire thermique, la géothermie améliorée et l’éolien à haute altitude.

Par ailleurs,  l’entreprise espère, par son libre blanc et sa politique, rendre attractifs les investissements dans le secteur énergétique pour d’autres entreprises et participer ainsi au développement du secteur de l’énergie renouvelable par ses pratiques. En juin 2011, les investissements de Google atteignaient un milliard de dollars.

Google intervient ainsi par l’intermédiaire de  plusieurs « bras armés » :

–          Google ventures pour les partenariats

–          Google org : la branche philantropique de l’entreprise qui produit des études sur les investissements

–          Le site « Green initiatives » : http://www.google.com/green/

Google a investi dans plusieurs sources énergétiques. Voici quelques exemples :

Solaires : Projet en cours de réalisation premier investissement européen pour 3,5 millions d’euros en Allemagne à Brandebourg. « La centrale de panneaux photovoltaïques est installée sur 47 hectares et a une capacité de 18,65 MW, ce qui en fait une des plus importantes d’Allemagne, indique l’entreprise. L’installation fournira de l’énergie propre à plus de 5.000 foyers des environs. »

Plus de 173 000 miroirs héliostats dans le désert californien du Mojave ayant la particularité de suivre la course du soleil tout au long de la journée et de renvoyer les rayons sur une autre surface qui les transforme ensuite en énergie seront en effet dispatchés sur près de 1500 hectares. Plus de 1 000 emplois sont par ailleurs d’ores et déjà assurés et 85 000 foyers alimenté en électricité. Sa construction a débuté en octobre dernier et devrait s’achever en 2013

Transfert thermique : Son nouveau centre de données en Europe. Il a été construit dans une ancienne usine de pâte à papier à Hamina, en Finlande. Utiliser l’eau de la mer baltique toute proche pour refroidir ses salles de serveurs. Google a pris des mesures pour refroidir à nouveau l’eau avant qu’elle ne soit rejetée en mer, pour s’assurer que ses activités n’ont pas un impact environnemental négatif sur l’écosystème marin.

Eolienne: 100 millions de dollars dans des énergies propres, dont l’an dernier 38,8 millions dans deux fermes éoliennes du Dakota du Nord, produisant 169,5 MW pour 55.000 foyers.

Par la voix de son responsable en matière d’énergie, le géant de la recherche sur Internet a confirmé la sortie de PowerMeter, un logiciel gratuit capable d’analyser en temps réel la consommation électrique d’un foyer.

La ferme éolienne Alta Wind Energy Center (AWEC), située à Tehachapi en Californie, devrait fournir une capacité de 1550 Megawatts.

Ces exemples mettent en évidence plusieurs stratégies.

Ainsi un investissement dans l’énergie verte permet à Google de réduire drastiquement ses coûts de fonctionnement, la consommation en électricité de ses nombreux centres étant un de ses principaux postes de dépense. D’après Analytics Press cela représenterait l’équivalent de la production d’une centrale nucléaire chaque année, soit 220 millions de Mégawatts.  Une réduction de ces coûts permettra à la firme de dégager un potentiel d’investissements plus élevé. Parallèlement, une production maison d’électricité donnerait  à Google une plus grande liberté vis-à-vis de ses fournisseurs,  une pérennisation de ses activités et en limitant l’inflation des coûts énergétiques futurs. De plus, en surfant sur la vague de l’écologie, Google se donne une image d’entreprise moderne et soucieuse des enjeux environnementaux, ce qui ne manquera pas d’accroitre sa réputation et lui permettrait de devenir une référence en terme de sensibilisation environnementale.

Cependant, des axes stratégiques moins visibles peuvent être extraits de cette analyse. Les investissements peuvent donner à Google l’opportunité d’intégrer la chaine de production complète de l’énergie, du producteur au consommateur et donc de réaliser une concentration horizontale de ce secteur d’activité. En outre, en misant sur ce nouveau secteur très porteur en recherche et développement, Google accroit ses capacités de recrutements de personnels qualifiés et son attractivité vis-à-vis des autres entreprises du secteur. Le succès de cette implication durable donnera sans aucun doute une augmentation de popularité et donc générera un trafic plus conséquent.

 

 

 

Livre blanc de Google :

http://static.googleusercontent.com/external_content/untrusted_dlcp/www.google.com/en/us/green/pdfs/renewable-energy.pdf

Sources d’énergie ciblées :

http://googlegreenblog.blogspot.com/2011/06/update-investing-another-102-million-in.html

transfer thermique:

http://www.youtube.com/watch?v=VChOEvKicQQ

Ferme éolienne:

http://www.itespresso.fr/google-poursuit-ses-investissements-dans-les-energies-propres-43821.html

énergie solaire :

http://www.zegreenweb.com/sinformer/energie/tourneseul-une-invention-qui-rayonne,20304

L’énergie vue par la commission européenne

Une énergie « européanisée » ?

Sources : « COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS »
Bruxelles, le 10.11.2010
Énergie 2020 Stratégie pour une énergie compétitive, durable et sûre

Les objectifs fondamentaux de la politique énergétique de l’Union Européenne (UE) sont désormais inscrits dans le traité de Lisbonne : sécurité de l’approvisionnement, compétitivité et durabilité.

Le Conseil européen a adopté, en 2007, des objectifs ambitieux en matière d’énergie et de changement climatique pour 2020 – réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, porter la part des sources d’énergie renouvelables à 20 % et améliorer l’efficacité énergétique de 20 %.

L’UE considère que le choix du bouquet énergétique optimal, intégrant le développement rapide des sources d’énergie renouvelables, devra nécessairement s’appuyer sur un marché de dimension continentale.

L’Europe doit faire face à deux risques majeurs. D’une part, elle est positionnée après les États-Unis et la Chine en termes d’investissement dans les énergies renouvelables. D’autre part, elle est le plus gros importateur mondial d’énergie, s’exposant ainsi à une dépendance énergétique critique vis-à-vis des pays producteurs.

En mars 2010, la Commission européenne a donc adopté une stratégie pour l’Union européenne intitulée « Europe 2020, une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive ».

Lien : Com(2010)2020

Cette stratégie comprend cinq priorités.

Rendre l’Europe économe en énergie

La première priorité vise à réduire les émissions et améliorer la sécurité énergétique en Europe.

Pour ce faire, quatre actions ont été actées :

–          Exploiter les deux principales réserves d’économies d’énergie potentielles, le bâtiment et les transports. Concernant le premier secteur, la Commission propose une répartition des incitations à l’investissement entre propriétaires et locataires et l’attribution de labels de performance énergétique aux bâtiments. Dans la continuité des initiatives visant à accroître l’efficacité énergétique du système de transport, il est prévu d’étudier les possibilités de systèmes pour l’étiquetage des véhicules automobiles plus efficaces.

–          Renforcer la compétitivité industrielle en améliorant l’efficacité énergétique via des exigences d’éco-conception et des systèmes de gestion énergétique. Cette action se décline à travers un élargissement des exigences d’écoconception pour les produits à forte intensité d’utilisation d’énergie et de ressources, l’attribution de labels de performance énergétique et des systèmes de gestion énergétique (comprenant des audits, des plans, le recours à des gestionnaires de l’énergie).

–          Renforcer l’efficacité énergétique lors de l’approvisionnement, en accélérant par exemple l’introduction d’outils innovants comme les «compteurs intelligents», axés sur les besoins du consommateur.

–          Tirer le meilleur parti des plans d’action nationaux pour l’efficacité énergétique. L’enjeu pour la Commission est d’assurer la libre circulation de l’énergie. Les marchés de l’électricité et du gaz ne fonctionnent pas encore selon le modèle d’un marché unique. Ils restent largement fragmentés selon les frontières nationales et les opérateurs historiques occupent souvent une position monopolistique. Des mesures volontaristes sont donc nécessaires, non seulement de la part de la Commission mais aussi des États membres, pour contrôler l’application des règles de concurrence. Plusieurs pré-requis sont identifiés pour assurer l’interopérabilité de l’ensemble du réseau : des normes communes en matière de réseaux intelligents et la construction de nouvelles interconnexions aux frontières. Le corridor sud, et notamment le lancement effectif de projets d’intérêt européen dont Nabucco et ITGI, feront l’objet d’une attention particulière.

Deux obstacles devront être traités : d’une part les investissements dans ces infrastructures ne pourront pas être totalement assumés par le marché et les redevances payées par les utilisateurs ; d’autre part les procédures administratives longues et complexes devront être simplifiées considérablement. Le troisième paquet «marché intérieur de l’énergie» prévoit une Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACRE) et de nouveaux Réseaux européens des gestionnaires de réseau de transport d’électricité et de gaz (REGRT-E et REGRT-G), qui devraient être utilisés afin de renforcer cette intégration des marchés de l’énergie.

Responsabiliser les consommateurs et maximaliser la sûreté et la sécurité

« Le citoyen européen doit prendre conscience de l’enjeu que représente le fait d’avoir un marché intégré de l’énergie, qui constitue le seul moyen de satisfaire son besoin d’une énergie fiable et à un prix abordable ; aussi doit-il être informé de ses droits et les exercer. Deux types d’actions ont été fixés pour répondre à cette priorité. Le premier vise à rendre la politique énergétique plus ouverte aux consommateurs par, notamment, la surveillance de la concurrence et la prise de mesure renforçant l’aide au consommateur dans son choix de fournisseur. »

http://www.energie-mediateur.fr/actualites/detail_actualite/article/5eme-edition-du-barometre-annuel-energie-info-sur-louverture-des-marches.html?tx_ttnews[backPid]=8&cHash=39cb8102fd

Par exemple, en France 10 novembre 2011 Le médiateur de l’Energie annonce que 42% seulement des consommateurs français savent qu’ils ont le droit de choisir leur fournisseur d’électricité et 37% leur fournisseur de gaz naturel. Il n’y a pas de véritable  concurrence ni de réelle information destinée au public. Le marché énergétique reste très fragmenté et national. La concurrence est pratiquement inexistante.

« Le second s’attache à améliorer globalement et en permanence la sûreté et la sécurité notamment par le réexamen des conditions d’extraction de pétrole et de gaz ainsi que du cadre juridique en matière de sûreté nucléaire. »

En réaction à l’accident Deepwater Horizon, l’Union Européenne a fait le 27 octobre 2011 une proposition de loi au niveau européen sur le forage offshore  du pétrole et du gaz. Il existait dejà une directive « le pollueur paye » mais avec une restriction puisqu’elle ne s’appliquera qu’aux compagnies qui auront les activités à l’intérieur des frontières européennes mais pas dans le reste du monde.  Elle sera applicable une fois que chaque  pays de l’Union Européenne l’aura votée.

En mars 2011, les dirigeants européens se sont mis d’accord pour faire les tests de stress aux réacteurs.  Cependant des divisions sont apparues sur la partie test attaque terroriste. Certains états craignent que ces tests pourraient révéler des faiblesses exploitables par les terroristes. Les tests de stress de toutes façons seront uniquement volontaires. Finalement c’est un c’est un groupe à part qui étudiera les risques d’attentats. Les conclusions finales seront connues en avril 2012.

Développer le rôle prépondérant joué par l’Europe en matière de technologie et d’innovation liées à l’énergie

La quatrième priorité vise à faire opérer à l’Union un virage technologique vers de nouvelles technologies à haut rendement et à faible intensité carbonique ainsi qu’à créer une Union de l’innovation.

Trois types d’actions seront nécessaires :

–          La mise en œuvre sans délai du plan stratégique pour les technologies énergétiques (SET), via notamment des programmes communs de l’alliance européenne de la recherche dans le domaine de l’énergie (EERA) et des six initiatives industrielles européennes (énergie éolienne; énergie solaire; bioénergie; réseaux intelligents; fission nucléaire; captage et stockage du carbone). En vue de réduire l’écart entre recherche et développement technologique, la Commission appuiera également la création d’infrastructures de recherche stratégiques dans le domaine de l’énergie. Elle s’intéressera aux domaines de l’énergie marine renouvelable, le chauffage et le refroidissement à partir de sources d’énergie renouvelables.

–          Le lancement de quatre nouveaux projets européens de grande envergure. La première est une initiative relative aux réseaux intelligents visant à relier l’ensemble du réseau électrique, depuis les parcs d’éoliennes en mer du Nord, les installations photovoltaïques dans le sud et les barrages hydroélectriques existants jusqu’aux ménages. La deuxième vise à rendre à l’Europe son rôle de chef de file dans le domaine du stockage d’électricité (projet dans le domaine de la capacité hydroélectrique, du stockage d’air comprimé…). La troisième est la mise en œuvre d’une production durable de biocarburant à grande échelle, au travers notamment d’une initiative industrielle européenne sur la bioénergie, dotée d’une enveloppe de 9 milliards d’euros, et ayant pour objet une pénétration rapide du marché par les biocarburants de deuxième génération. La dernière vise à donner aux villes ainsi qu’aux zones urbaines et rurales les moyens de réaliser des économies d’énergies. C’est l’objet du partenariat pour l’innovation « Villes intelligentes ». De même, les zones rurales pourront faire appel au FEADER en termes de financements.

–          Assurer la compétitivité technologique de l’UE à long terme : une initiative dotée d’une enveloppe de 1 milliard d’euros devrait venir soutenir les travaux de recherche exploratoire nécessaires à la production des connaissances scientifiques dans le domaine de l’énergie à faible intensité de carbone. L’UE poursuit également son implication dans le projet de recherche mondiale phare que constitue ITER. Dans un souci de sécurité de son approvisionnement, l’UE souhaite que la dimension extérieure de la politique énergétique de l’UE soit cohérente avec les autres activités extérieures de l’UE (développement, commerce, climat et biodiversité, élargissement, politique étrangère et de sécurité commune et autres) et se diversifie au niveau des combustibles, des sources d’approvisionnement et des itinéraires de transit.

 

Renforcer la dimension extérieure du marché de l’énergie afin que l’Europe parle d’une seule voix aux pays tiers

« La politique énergétique internationale doit poursuivre les objectifs communs que constituent la sécurité d’approvisionnement, la compétitivité et le développement durable ».

Quatre actions devront être menées :

–          l’intégration des marchés de l’énergie et des cadres réglementaires avec les voisins de l’Union,

–           l’établissement de partenariats privilégiés avec les principaux partenaires,

–          la promotion du rôle international de l’Union européenne pour un avenir énergétique moins pollué par le carbone

–          la promotion des normes juridiquement contraignantes dans le domaine de la sûreté, de la sécurité et de la non-prolifération nucléaires dans le monde entier.

Autre source

http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/energy_fr.pdf

Mise en place d’un véritable marché paneuropéen intégré de l’énergie, nécessitant que le marché soit encore plus interconnecté et concurrentiel

« La deuxième priorité comporte la mise en place d’un véritable marché paneuropéen intégré de l’énergie, nécessitant que le marché soit encore plus interconnecté et concurrentiel. La libre circulation de l’énergie doit y être assurée et pour cela deux types d’actions doivent être menées. La Commission doit veiller à la mise en œuvre en temps utile et avec précision de la législation du marché intérieur et élaborer le schéma d’ensemble de l’infrastructure européenne pour 2020-2030 ainsi qu’une méthode pour déterminer l’équilibre optimal entre financement public et financement privé pour préparer les réseaux aux variations de la demande ».

D’après la commission  européenne, c’est « dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe ».  Le sacro-saint dogme libéral est toujours d’actualité en 2010 quelques mois avant la catastrophe nucléaire de Fukushima. L’intégration passe forcément par la concurrence et la transparence et il n’y a pas d’autres solutions !

Question Concurrence, il serait utile de demander à la population japonaise si TEPCO était bien concurrentielle au moment des dramatiques événements  du 11 mars 2011 ! Quant à la transparence nécessaire au bon fonctionnement de la concurrence, l’exploitant  de la centrale nucléaire japonaise reste un exemple assez savoureux  dans  sa manière de communiquer.   Mais ne confondons pas tout, tant qu’il y a transparence au niveau des prix tout va bien. D’ailleurs la fameuse transparence de « Poweo »  ou « Direct Energie » en France reste un exemple dans les annales à travers leurs démarchages plutôt limites(1). La mise en concurrence en France fait-elle baisser les tarifs ? Là encore chacun de nous peut constater que sa facture baisse !

Depuis la catastrophe Japonaise, beaucoup d’éléments doivent être travaillés et plus rien ne sera comme avant. La mise en concurrence est-elle gage de sécurité dans un domaine aussi particulier que celui de l’énergie ? Est-il impossible philosophiquement et techniquement de conjuguer propriété publique et régulation Européenne «  sorte d’EuroNuke à la manière d’Airbus » (2)? Cette vision de l’avenir énergétique correspond-elle aux attentes d’une opinion publique européenne de plus en plus concernée par les problématiques environnementales ?

Légiférer et organiser l’ensemble de l’infrastructure européenne pour 2020-2030 reste une évidence pour l’union européenne dans un monde dominé par un accroissement des besoins énergétiques tout comme le besoin de préparer les réseaux aux variations de la demande.

(1)http://www.nordeclair.fr/Locales/2009/02/11/justice-le-face-a-face-houdain-poweo-se.shtml

(2)  Extrait GEAB 55 15 mai 2011

Il est actuellement improbable que la Commission européenne atteigne tous les objectifs fixés pour 2020. Elle a donc annoncé l’élaboration d’une feuille de route pour 2050 qui inscrit les objectifs de la stratégie Energie 2020 dans une perspective à plus long terme.